Quand ressurgissent les souvenirs...

Lorsque je relis mon blog, je me rends compte qu'un article sur deux parle de soirées particulièrement arrosées. L'été nous transformerait-il en alcooliques précoces ...? ^^

En lisant la première page de ce blog, on pourrait croire que je passe mes vacances d'été à sortir et boire, mais je vous rassure il n'en est rien, j'ai une vie en dehors de ce genre de festivité.

Il se trouve d'ailleurs que la semaine qui vient de se terminer fut des plus éprouvantes (nerveusement surtout), d'où mon absence inhabituelle au samedi soir des fêtes de Pontonx.

Je suis partie dans le Gers avec ma maman et ma soeur dans le but de faire du tri dans la maison de ma grand-mère (qui, au passage, est actuellement en maison de retraite).
Notre but : vider les placards des choses inutiles, récupérer un maximum de choses et empiler le reste dans des cartons.

Et vider ainsi une maison dans laquelle on a des milliers de souvenirs, c'est assez perturbant.

Nous sommes arrivées mercredi, aux alentours de 14heures. J'ai ouvert la porte d'entrée et suis entrée dans cette maison en sachant que c'était la dernière fois que je la voyais telle que je l'avais toujours connue. Elle serait bientôt vide.
Cette maison est restée totalement fermée pendant un an, nous avancions au milieu de toiles d'araignées, et je redoutais sans cesse qu'une bestiole me tombe sur la tête (ce qui est par ailleurs arrivé à ma soeur...).

Nous avons commencé par la chambre d'amis, à l'étage, puis avons trié les vêtements de ma grand-mère, les draps, puis nous sommes entrées dans la chambre de mon grand-père. J'avoue ne pas me souvenir y avoir remis les pieds depuis sa mort. Cinq ans après, sa présence dans cette pièce est toujours palpable, ses vêtements et ses draps portent toujours son odeur. Ses multiples paires de lunettes trônaient encore dans un coin de son bureau, tout comme son vieux briquet et ses feuilles de cigarettes. Et sur la table de nuit, un petit livre avec des dessins d'enfants intitulé "Mon cher Papa", que ma maman lui avait offert peu avant son décès.

Tout était intact, on aurait pu s'attendre à ce qu'il entre dans la pièce d'un instant à l'autre. Me retrouver dans cette chambre m'a un peu retourné l'estomac. Je me suis assise face au bureau et j'ai laissé travailler Maman et Marie sans avoir le coeur à m'y mettre. Je n'avais pas envie de toucher à ces vêtements, de vider ces placards.
J'imagine parfaitement que ma mère et ma soeur étaient tout aussi chamboulées que moi, je pense qu'elle sont juste bien plus douées que moi dans l'art de refouler et cacher leurs sentiments. J'ai plié un ou deux pantalons et autant de chemises, et leur ai laissé faire le reste.

Après quatre heures de travail, les trois chambres étaient (presque) entièrement triées.

Le lendemain nous nous sommes attaquées au bureau, et à l'immense bibliothèque dans laquelle régnait un désordre décourageant. Il nous a fallu une heure entière pour vider trois tiroirs. Ce fut très long, et nous avons des découvertes troublantes.
Tout d'abord de vieux livres qui nous appartenaient quand nous étions petites, ma soeur et moi, et que nous avions donné à ma grand-mère pour je ne sais quelle raison. Revoir ces livres que ma mémoire avait effacés me valut quelques sourires émus, et quelques minutes perdues à les feuilleter.
Ensuite, des papiers appartenant à mon grand-père, son permis de conduire, son passeport, ainsi que de nombreuses photos de lui au travail ou avec le reste de la famille.
Des photos de ma maman lorsqu'elle était jeune, lors de ses spectacles de danse ou de vacances avec sa famille.
L'arbre généalogique de la famille de ma grand-mère, allant de la génération de mon arrière-arrière-arrière-grand-père jusqu'à celle de ma mère (il faudra que je le complète...).
Et tant, tant de choses encore, qui nous rappellent de nombreux souvenirs.

Le lendemain, nous avons entrepris le rangement d'un petit cagibis où régnait un désordre plus effrayant encore que celui de la bibliothèque. Ce petit cagibis dans lequel ma cousine, ma soeur et moi passions des heures à jouer à chaque fêtes de Noël.
Ce fut la découverte d'un petit morceau de papier qui nous rappela les noms que nous portions pendant ce jeu. Un petit morceau de papier sur lequel était écrite une adresse qui commençait ainsi :
"Cathy et Lydie, chez Mme La Comtessse etc."
Ma soeur était donc Mme La Comtesse (de je-ne-sais-plus-quoi), et ma cousine et moi, rebaptisée Cathy et Lydie, étions les deux pauvres servantes martyrisées par notre maîtresse, et ce cagibis était notre lieu de travail et notre refuge.
On a une imagination de fou quand est enfant, n'est ce pas ?

Bref, tout ça pour dire que ce furent de bien longues journées... Tout ceci fut éreintant, tous les soirs nous rentrions épuisées, pressées de retrouver notre lit, comme si nous avions fait quelque effort physique surhumain. Mais ce n'était qu'une fatigue nerveuse. Travailler durant des heures et des heures dans cette maison fait ressurgir beaucoup de souvenirs, et c'est terriblement triste de penser que je dormirai plus jamais dans cette maison, que nous ne ferons plus jamais de repas de Noël dans cette maison, que je ne reverrais d'ailleurs peut être jamais cette maison.

(Mes cousins et moi chez ma grand-mère, pour Noël 2004)

Mais que voulez-vous, c'est la vie. Toute chose prend fin un jour.

(Article moins gai qu'à l'ordinaire, vous m'en excuserez...)

Comments

[Chloé]

Je sais pas trop quoi dire, je suis toute chamboulée par cet article..c'est vrai, nous avons vécu tellement de choses dans ces murs...
Tous ces jeux débiles dont nous raffolions, toutes ces séances de massage sur le grand lit...(câlinous...), tous ces repas, tous ces fous rire...
Je ne sais pas si j'aurais été assez courageuse pour faire ce que vous avez fait...surtout dans la chambre de Papy..
Bref, c'est comme ça...je t'embrasse fort,
à très bientôt,
je t'aime,
ta cousine Chloé

[marine]

Coucou ptite estelle!

J'espere que tu passes de bonnes vacances, je te laisse un petit commentaire sur ton blog parce qu'il est super touchant..Mais surtout parce que je vis exactement la meme chose avec ma grand mere et que c'est une etape tres dure!^^

Imaginer une seule seconde que les repas de noël en famille son terminés et toute ces choses dont on avait tellement pris l'habitude..

C'est assez delicat comme etape, mais surtout sois courageuse et profites a fond des moments que t'auras a partager avec ta grand'mere..

La mienne ,en maison de retraite, est tres malade maintenant et ca fait du mal quand on en arrive la! Profites a fond pour garder un maximum de souvenirs!

Gros bisous, miss!

Marine